Maryse Levy, Maire-adjoint à la Culture, et Pascal Amoyel, directeur artistique du Festival Notes d’Automne, livrent leurs pensées sur cet événement incontournable de la culture au Perreux.
Le Festival Notes d’Automne signera sa 14e édition en novembre prochain. Comment expliquez-vous cette longévité ?
Pascal Amoyel : Tout d’abord, il s’agit d’un festival au concept unique dans le monde du spectacle vivant, dont la thématique est un tissage entre les notes et les mots décliné sous des formes infinies (concerts littéraires, concerts-théâtre, concerts-poétiques, concerts-philos…), donnant lieu à des créations inédites qui n’existent nulle part ailleurs ! Nous donnons en outre la possibilité à certains artistes venus de différents univers souvent cloisonnés de se croiser en une unique occasion. Ensuite, la programmation éclectique se concentre sur la qualité souvent exceptionnelle des spectacles et de ces artistes invités. Enfin, il s’est développé une atmosphère de convivialité et d’échanges rare au niveau du public et des abonnés qui fait chaque année tant plaisir à voir !
Maryse Levy : Il y a maintenant quatorze ans que notre Ville soutient le Festival Notes d’Automne, et si nous avons la chance d’y assister encore aujourd’hui, c’est bien sûr, grâce au talent de Pascal Amoyel qui en est le directeur artistique. À chaque édition, Pascal a su choisir et associer les talents, afin de ravir nos oreilles, mais également le temps d’une représentation, nous offrir une écoute différente de la musique classique, grâce aux très belles prestations des comédiens et poètes.
Pourquoi avoir élu le langage comme thématique de cette nouvelle édition ?
PA : Lorsqu’on écoute les premières notes d’une œuvre de Bach ou de Mozart, on reconnaît tout de suite leur style. Il en va de même pour les écrivains ou les poètes. Mettre en exergue et en regard ces différents langages nous permet d’entrer au cœur de l’intimité de ces génies, comme pour en extraire l’essence, et de mieux appréhender un contexte artistique, social ou historique. C’est un peu comme si on s’asseyait à côté d’eux et que l’on suivait les mouvements de leur plume ! Proust disait que la musique était une langue que chacun pouvait comprendre sans jamais avoir appris à la parler. Je suis convaincu qu’en ce sens elle rapproche les hommes. Et c’est précisément pour cette raison que j’ai souhaité traiter cette thématique.
ML : Le langage est le maître-mot de cette édition, il pourrait prendre d’autres formes dans le futur, celui du corps à travers la danse, mais aussi de l’image et pourquoi pas du cirque… les portes sont ouvertes et tant que l’on continuera à choisir des artistes de talents, le Festival aura encore de belles années devant lui. Donner une seconde parole à la musique classique est l’enjeu de ce Festival et ce, chaque année.
Histoire de se mettre en appétit, pouvez-nous nous livrer quelques grands moments à venir lors de ce FNA 2022 ?
PA : Difficile de choisir ! Le Festival débutera en avant-première le 8 novembre par un ciné-concert autour du réalisateur mythique Murnau, avec une improvisation en direct au piano par l’un des plus grands compositeurs français actuels, Thierry Escaich. Nous célébrerons l’anniversaire de Marcel Proust à travers deux spectacles servis par de grands artistes : Denis Podalydes de la Comédie Française, les pianistes et clavecinistes Jean-Philippe Collard et Olivier Baumont, le comédien Lambert Wilson. Un concert-lecture sera justement consacré au langage avec la comédienne Emmanuelle Devos et le quatuor Parisii, qui vient de célébrer ses 40 ans d’existence. Un spectacle a été concocté pour les amoureux de Molière (qu’on fête aussi cette année) mais attention, un Don Juan peut cacher… tous les autres !
L’identité du FNA sera-t-elle amenée à évoluer dans les années à venir ?
PA : Nous souhaitons aller toujours plus au contact des Perreuxiens en allant à leur rencontre dans la ville, en défendant l’idée que l’art n’est pas qu’élitiste, que quiconque peut y avoir accès quel que soit son statut social, son âge… Certaines personnes continuent de croire que l’art, le concert, n’est pas fait pour eux, se privant de tant de joie et de découvertes. Le Festival notes d’automne a précisément pour vocation de créer du lien. Par ailleurs les jeunes artistes seront mis à l’honneur dans les prochaines années et des master classes publiques seront organisées, permettant au public de mesurer le travail que cela représente pour atteindre le plus haut niveau.
ML : Depuis un an, nous avons choisis de pousser le Festival hors les murs, à travers différentes interventions dans les rues et commerces du Perreux.Des musiciens de divers horizons et la grande participation des élèves et des enseignants du Conservatoire, font qu’à ce jour, nous pouvons compter un off du FNA au sein de la commune.
Le FNA, en trois mots, c’est…
PA : Création, émotions, partage.
ML : Magie, talents et de doux rêves…